Retour |
Chicorée Voeckler |
|
|
De 1842 à 1883, la maison
Daniel Voeckler installe une succursale de son usine de Kehl, une usine
de transformation de la chicorée à Ehl qui employa une centaine de
personnes.
![]() ![]() Source : Ehl une cité gallo-romaine de Edouard Sitzmann paru en 1903, pages 105 et 106 …. en 1842, Daniel Volcker, fabricant de chicorée, s'en fit l'acquéreur à 24.000 fr. pour y établir, sur le territoire français, une succursale de la grande usine de Lahr, (Grand-duché de Bade). Le marché d'Ehl qui avait traversé les siècles et avait été transféré à Benfeld dans les commencements du XIXe siècle, laissait toujours sa place vide en face de l'ancien couvent ; la Cie. Daniel Volcker l'acheta aussi, ainsi que toutes les maisons situées en-dehors de l'enclos. De la sorte tout l'emplacement entre l'enclos des bâtiments conventuels et l'Ill devint sa propriété moyennant une somme de 16.000fr. On démolit aussitôt les vieilles constructions, bâtit trois nouvelles maisons pour les employés de la fabrique et transforma l'ancienne place du marché en jardin clos. Pour mettre la nouvelle fabrique à la hauteur de l'industrie moderne, Daniel Volcker ne dépensa pas moins de 500,000 fr. A l'exception de la vieille machine à vapeur qui fonctionna encore quelque temps, tout fut renouvelé. Les nouvelles machines, sorties de l'usine de Grafenstaden, ne furent que de premier choix et furent mises en mouvement en 1854 ; la nouvelle cheminée fut élevée à 84 pieds, soit 28 mètres, hauteur alors fort considérable ; les bâtiments nouveaux doublèrent les anciennes constructions ; la superficie de l'enclos et des cours, augmentée de 72 ares achetés en diverses parcelles, est de 3107 hectares. La fabrique qui commença avec vingt ouvriers en occupa une centaine quand elle cessa. La superficie du terrain planté en chicorée pour les besoins de l'usine, était, en 1880, de 250 hectares, se répartissant sur les communes de Plobsheim, de Gerstheim, d'Obenheim et de Rhinau dans le voisinage et sur celles de Runtzenheim, de Kaufenheim, de Hinterfeld, de Dalhunden, d'Offendorf, de la Wantzenau, de Herrlisheim sur la Zorn, de Drusenheim, de Dürrenbach, d'Eschbach et quelques autres endroits. La fabrique produisait annuellement 11.000 quintaux métriques de chicorée manufacturée pour une valeur de 440.000 fr. Daniel Volcker étant mort sans enfants, en 1859, Pauline Martha, sa veuve, fit exploiter la fabrique par son directeur et associé Chrétien Sieffert, qui occupait cette charge depuis plusieurs années : ce dernier devint directeur général à Lahr où il mourut en 1877. Par testament olographe, la propriétaire institua pour héritier son neveu J. Léon Coumes de Strasbourg, ancien conseiller de la préfecture du Rhône, chevalier de la Légion d'honneur. Mais comme si un sort était jeté sur cette ancienne propriété ecclésiastique, la compagnie. Daniel Volcker, après y avoir fait de si brillantes affaires que la direction a pu dire : « La petite fabrique - das Fabriklein, ainsi que le patron se plaisait à nommer Ehl - nous rapporte plus que notre grande usine de Lahr », se trouva à son tour en face de bâtiments vides. L'annexion de l'Alsace à l'Allemagne, arrêta l'écoulement des produits d'Ehl en France par une nouvelle barrière douanière très gênante. Pour obvier à ce grave inconvénient, il fallut abandonner Ehl et transporter l'usine à Bayon (Meurthe-et-Moselle) et en 1883 l'on commença à enlever le matériel et les machines et à démolir deux grands bâtiments pour les reconstruire sur terre française. L’usine de Bayon fonctionnera jusqu’en 1954, date à laquelle elle ferma définitivement ses portes. Diverses images publicitaires des débuts du XXe siècle
![]() ![]() ![]() Entête de papier à lettre de la société implantée à Bayon en 1938 ![]() |